Comment s’occuper d’un cheval ? Tout d’abord, on ne devient pas cavalier ou cavalière en un jour. Un cheval n’est pas un moyen de transport individuel moderne et à la mode. Il coûte en effet du temps et de l’argent, même au repos.
Apprendre à s’occuper des chevaux demande une volonté sincère et infaillible, même dans les moments difficiles. Il est nécessaire d’avoir une bonne maîtrise de ses émotions et une bonne organisation.
Si vous débutez dans le monde hippique, il est indispensable de commencer par prendre des cours dans un centre équestre ou un poney club de très bonne réputation.
Vous ne devriez en aucun cas acquérir un cheval avant d’avoir acquis une bonne expérience dans le domaine de l’équitation.
Ceci étant dit, cet article vous montrera comment bien s’occuper d’un cheval au quotidien grâce à de bons conseils éprouvés.
En guise d’entrée en matière, regardons d’abord ce documentaire vidéo sur le cheval sur YouTube :
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S’occuper d’un cheval – prix
Le budget pour s’occuper d’un cheval peut fortement varier, selon s’il s’agit de votre animal, ce que vous souhaitez faire avec lui (cheval de trait notamment dans une démarche d’autonomie, balade, concours…), sa race, sa robustesse et sa résistance personnelle aux pathogènes, s’il vit en box ou au pré, le prix du foncier et du fourrage dans votre région, les infrastructures que vous souhaitez avoir à disposition, etc.
S’il s’agit de votre équidé, vous devrez également disposer de temps et d’argent suffisants pour subvenir à ses besoins et ce, de manière durable. En effet, un cheval vit en moyenne 30 ans, et vous coûtera de l’argent tout au long de sa vie et peut-être davantage sur la fin.
Or, est-il juste de prendre un cheval pour ces belles années et de s’en séparer à l’âge de la retraite, et qui passera souvent aux mains d’un maquignon qui l’enverra à la boucherie après vous avoir promis une douce retraite pour lui ? Songez-y avant de prendre un cheval.
Si vous ne disposez pas de temps et/ou d’argent en quantité suffisante pour entretenir seul.e un cheval, d’autres options s’offrent à vous, telles que s’occuper d’un cheval de propriétaire ou s’occuper d’un cheval bénévolement.
Enfin, si l’équitation n’est pas votre priorité et que vous cherchez simplement à entretenir un terrain tout en ayant l’occasion de faire des papouilles à un dada, s’occuper d’un cheval à la retraite peut être une option avantageuse pour vous.
S’occuper d’un cheval en pension
Si vous débutez en équitation (niveau galop 0 à 2), prendre des cours dans un centre équestre est votre meilleure option. Vous pouvez cotiser à l’année et avoir une heure de cours d’équitation par semaine, ce qui est parfait pour débuter.
Malgré tout, si vous souhaitez monter à cheval plus d’une heure par semaine, cherchez un centre équestre proposant des pensions sur ses équidés. Ce sont des chevaux habitués aux débutants; vous prendrez moins de risques et ils seront plus indulgents.
Cela vous donnera le temps et l’occasion d’apprendre à devenir un bon cavalier et un bon palefrenier à la fois, étant donné que vous serez normalement amené.e à devoir préparer votre cheval vous-même avant d’effectuer les cours.
Dans les deux cas, rendez-vous aux journées portes ouvertes des centres équestres et discutez avec l’équipe pour voir si leur état d’esprit et leurs installations vous satisfont.
Cherchez des cavaliers du club venus faire des représentations, et discutez aussi avec eux. Demandez-leur comment est l’ambiance du club, essayez de savoir si elle semble saine, ou s’il y a des petits tyrans parmi les cavaliers/cavalières dont les critiques malveillantes affectent l’ambiance générale.
Il est du devoir des gérants de faire avorter dans l’œuf le développement de ce type de comportement inadmissible. C’est un élément que vous devrez par la suite vérifier de nouveau lors de votre période d’essai, si vous décidez de vous inscrire dans ce centre. Mais avant de prendre une telle décision, nous allons voir quels doivent être les autres facteurs qui détermineront votre choix.
Le bien-être des chevaux est la première chose que vous devez évaluer. Vous ne devez pas voir leurs côtes (sauf à la rigueur s’il s’agit d’un cheval de plus de 25 ans). Ils doivent avoir une belle robe (pelage), ne pas être couverts de blessures. Cela indiquerait un mal-être de la cavalerie, par exemple à cause d’une concentration d’équidés dans un espace trop restreint, d’un manque de nourriture ou d’un mélange d’individus dont les personnalités ne sont pas compatibles. Ces comportements incompatibles doivent être prises en compte par les gérants dans les choix de répartition dans leurs prés.
Les pieds (sabots) doivent aussi être en bon état, ferrés ou non. Une cassure du sabot doit être exceptionnelle, sans quoi cela traduit d’un recours au maréchal ferrant trop peu fréquent. Privilégiez absolument un centre équestre dont la cavalerie vit au pré.
Il est dans la nature d’un cheval d’évoluer en liberté et de parcourir de nombreux kilomètres, de brouter en quasi-permanence. Le pré est donc un minimum pour le bien-être des équidés. De plus, le cheval est un animal grégaire et hautement social, devant vivre en troupeau. Un cheval au box ou au paddock (petit enclos) sera moins épanoui et pourra développer des troubles du comportement liés à l’enfermement, ce qui peut rendre l’expérience peu épanouissante voire dangereuse. On voit ainsi aisément des chevaux tiquer (effectuer des gestes répétitifs, mouvements de tête ou autre) lorsqu’ils sont enfermés dans un box. En outre, ils peuvent développer des problèmes ostéo-articulaires liés à l’immobilité.
Toutefois, si les chevaux en box sont ceux des cavaliers propriétaires, n’en tenez pas compte. Il est malheureusement fréquent que ces derniers exigent que leur cheval soit en box, et l’on ne peut en tenir le centre équestre pour responsable. De plus, vous ne serez pas amené.e à monter les chevaux de propriétaires mais ceux du club.
Concernant les prés, ils doivent être spacieux et ne doivent pas être des champs de boue en hiver, indicateur d’une trop forte concentration d’équidés sur un petit espace. Les clôtures doivent être en bon état et ne doivent pas présenter de fils barbelés, qui peuvent être à l’origine de graves blessures, y-compris la perte d’un œil.
Dans le pré, il ne doit pas y avoir d’objets qui n’ont rien à y faire. Fuyez les clubs « décharge » où le bazar règne. Le club house et les selleries doivent répondre à ce même critère. Une mauvaise organisation et une mauvaise hygiène générale des lieux peuvent être le reflet d’une mauvaise gestion du club en général, et donc des équidés. Si un club est sérieux dans la tenue de son site, il y a des chances qu’il en soit de même pour la tenue de sa cavalerie, qu’il s’agisse des soins quotidiens ou vétérinaires.
Enfin, une fois ces critères validés et l’inscription faite, vous pourrez rapidement démarrer votre discipline. Il conviendra naturellement d’être ouvert.e aux conseils et d’être à l’écoute du moniteur pour progresser, comme dans toute discipline.
Les critiques doivent être constructives et l’ambiance saine. Si ce n’est pas le cas, si vous ne parvenez pas à résoudre des problèmes de comportements malveillants malgré le recours à l’équipe du centre, ou si les critères fondamentaux de bonne gestion du centre et de la cavalerie mentionnés plus haut s’avèrent ne pas être respectés, sachez que vous disposez d’une période d’essai d’un mois au cours de laquelle vous pouvez résilier votre cotisation, ce qu’il ne faudra pas hésiter à faire. Sans quoi, en plus d’être onéreuse, cette expérience sera désagréable.
S’occuper d’un cheval de propriétaire
Une fois un bon niveau de cavalier acquis au sein de votre club de prédilection, si vous pensez que la cavalerie du centre-équestre ne vous permettra plus de progresser suffisamment, parlez-en avec votre moniteur. Selon ce qu’il vous dit, vous pouvez voir si certains propriétaires de chevaux qui y vivent seraient intéressés pour que vous montiez leur cheval.
Évitez si possible de choisir un cheval que le propriétaire place au box, pour les raisons évoquées plus haut. Une fois le propriétaire et le cheval adéquats trouvés, rien ne sera très différent de ce que vous faisiez avec un cheval de club, si ce n’est que ce cheval appartiendra à un propriétaire. Cela serait l’idéal pour vous car vous avez déjà pris vos marques au sein du club.
Bien que vous payerez sûrement vos cours au tarif propriétaire, car vous ne monterez plus un équidé du club, vous aurez à participer plus ou moins à la pension du cheval, selon si vous avez choisi un quart de pension, une demi-pension ou une pension complète.
Mais si vous voulez bénéficier des installations encore davantage, voyez si les gérants peuvent vous proposer un système de location des installations, ou autre arrangement vous permettant d’en profiter. Pensez que ces installations sont privées et que les gérants doivent déjà les partager entre les cavaliers club et les propriétaires.
Si vous ne trouvez pas de propriétaire ou de cheval adéquat pour prendre une pension au sein de votre club, vous pouvez laisser une annonce sur internet et via des sites spécialisés :
Ou tout autre site d’annonces. Vous pouvez aussi laisser vos coordonnées dans des centres équestres.
Il est également possible de vous tourner vers un contrat « tous frais tous gains », chez vous, chez le propriétaire ou dans un centre équestre.
S’il s’agit d’un cheval dont le propriétaire n’a plus le temps de s’occuper, vous serez sans doute amené à nourrir le cheval et veiller à sa bonne santé. Le propriétaire vous expliquera les rations à fournir (foin, granulés) et comment vérifier l’accès du cheval à une eau potable à volonté. S’il est en club, ce sera d’autant plus simple.
Bien que les frais vétérinaires et l’organisation des visites annuelles restent à sa charge, soyez attentif à tout élément pouvant traduire un problème de santé du cheval : blessure, gonflement/protubérance, écoulement des yeux ou des naseaux, toux fréquente, boiterie, amaigrissement, flancs creux, perte de crins, pellicules abondantes, cheval qui se tient étiré avec le postérieur en retrait et/ou qui regarde son ventre (signes de maux de ventre), cheval allongé qui ne se lève pas, perte d’appétit (souvent dû à un problème dentaire) que vous pourriez voir apparaître sur le cheval ou ses compagnons. Son propriétaire doit en être informé et recevoir une photo si cela est judicieux, afin qu’il puisse faire venir un vétérinaire.
Si le propriétaire vous semble négligeant avec son cheval, il est de votre devoir d’en parler avec lui, voire de prévenir des associations de protection des animaux/équidés s’il met en danger la vie de son animal.
S’occuper d’un cheval gratuitement
Il est rare de trouver des personnes acceptant de laisser monter leur cheval gratuitement à des inconnus, même contre des soins.
Vous pouvez cependant scruter les annonces sur les sites spécialisés et mettre des annonces sur ces mêmes sites, et au sein des centres équestres. Cela marchera davantage si vous vous faites connaître auprès de ces structures pour s’occuper de chevaux bénévolement.
S’occuper d’un cheval à soi
Quels sont les prérequis ? Si vous décidez de mettre votre cheval en pension dans un centre équestre, sachez que les places dans les bons centres sont très recherchées. Toutefois, si votre objectif n’est pas de mettre votre cheval au box, cela vous offre plus de possibilités, car il y a plus de places au pré qu’au box, malgré le fait que les boxes soient plus onéreux et moins adaptés aux besoins des chevaux.
De plus, votre cheval aura la chance d’avoir une vie de troupeau et pourra se faire un ou plusieurs amis. Vous-même pourrez bénéficier de la vie de club, des évènements, et créer des liens avec de nouvelles personnes ayant la même passion que vous. Elles pourront aussi être d’excellent conseil pour vous ou votre compagnon. En prime, les centres équestres proposent aux propriétaires une ou plusieurs heures de cours à tarif préférentiel.
Toutefois, si vous avez un terrain et voulez avoir des chevaux chez vous, sachez que cela nécessite quelques installations adéquates. Avant d’acquérir un cheval dans votre terrain, vous devez avoir les installations appropriées en fonction de ce que vous souhaitez en faire.
Il peut être préférable par la suite de proposer des pensions-pré sur vos terres. Vous ferez payer une place au pré à des propriétaires d’équidés, plus ou moins chère selon l’endroit et les installations disponibles pour l’activité équestre dudit propriétaire. Cela peut-être une bonne solution avant d’acquérir un cheval vous-même si vous ne souhaitez pas monter, ou au moins au départ.
Avant de penser accueillir un cheval, des bases théoriques sont nécessaires. Munissez-vous de livres récents de la FFE (Fédération Française d’Équitation) afin d’apprendre les parties du corps, les allures, le matériel en détail etc.
Le pré
Vos chevaux (puisqu’un cheval ne vit pas seul) devront bénéficier d’un pré de 3 hectares en moyenne, afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. C’est donc à bien réfléchir si on envisage l’élevage chez soi. Il faut compter 1,5 hectare par cheval, car les zones à crottins, abreuvoir, abris et stationnement ne peuvent être broutées. Ceci est bien entendu une moyenne, car cela dépend des conditions climatiques propres à votre terroir.
En effet, 1 hectare peut convenir à l’alimentation de 2 à 5 chevaux en Normandie en rotation de pâture, contre 5 hectares pour un cheval en parcours sur la causse du Larzac. L’idéal est de pouvoir effectuer un pâturage tournant (prés) afin de pouvoir laisser l’herbe repousser après avoir été broutée. Vous pouvez ajouter des engrais biologiques afin d’aider l’herbe à repousser si vos parcelles sont trop petites pour être résilientes.
Attention à ce que vos prés ne contiennent aucun élément contondant ou objet n’ayant rien à y faire. Veillez aussi à ce qu’ils ne contiennent pas non plus d’arbres dangereux tels que les chênes (les glands sont toxiques pour le cheval), l’if, les lauriers (sauce, cerise, rose), les buis… Ni de plantes toxiques (cigüe, digitales, anémones, millepertuis, lupin… Et bien d’autres. Vous trouverez sans peine des listes de ces plantes sur internet : imprégnez-vous en et contrôlez votre pré.
Les chevaux doivent disposer d’un abri pour les intempéries, d’un râtelier à foin abrité (le foin moisit au contact de l’humidité, ce qui est toxique pour les chevaux), de barrières de fils électriques (et non de barbelés, qui peuvent causer de graves blessures !).
Ils devront disposer idéalement d’un abreuvoir automatique afin de ne pas avoir à le remplir tous les jours (un cheval boit en moyenne 50L d’eau par jour !) avec un système antigel si vous êtes dans une région qui connaît des gels hivernaux, sans quoi vous devrez aller briser la glace tous les matins et tous les soirs lors de ces mêmes périodes. Eh oui, savoir comment s’occuper d’un cheval au pré, c’est toute une science !
Alimentation du cheval
Si vos parcelles sont trop petites pour permettre une autonomie alimentaire, vous allez devoir complémenter vos chevaux en foin.
Attention de ne pas donner à vos chevaux du foin trop vert, qui peut générer des diarrhées, ou à l’inverse du foin trop vieux qui n’a plus aucun intérêt nutritionnel.
Aujourd’hui, avec le changement climatique, le foin se fait de plus en plus rare du fait d’années de sécheresses consécutives, et parfois les paysans sont contraints de garder leur foin pour leurs propres bêtes, et par conséquent il est dur d’en trouver sur le marché.
Pour limiter le gaspillage de foin et que vos chevaux « se gavent », vous pouvez mettre en place des filets à foin, ce qui les force à consommer l’aliment brin par brin. En plus de diminuer la quantité de foin que vous allez acheter, ceci est meilleur pour leur digestion, car les chevaux sont censés manger en petites quantité sur la durée et non avaler une grande quantité d’aliment d’un coup.
Selon le mode de vie de votre cheval, des compléments en granulés peuvent être nécessaires. Plusieurs types de granulés sont disponibles dans le commerce. Les granulés d’entretien d’un cheval qui travaille normalement, les granulés pour les juments pleines et suitées (allaitant un poulain) et les granulés pour chevaux de concours.
Une pierre à sel doit toujours être disponible dans la pâture de vos équidés. Elle est absolument indispensable à leur équilibre alimentaire et à leur santé. Vous pouvez aussi leur proposer plusieurs fois par an une pierre à sel enrichie en vitamines et minéraux, de couleur marron. Elles sont plus chères mais il est important d’en donner à vos chevaux de temps à autres.
Bien entendu, la quantité d’aliments que devra consommer votre cheval dépend de sa corpulence et de ses besoins physiologiques tels qu’exposés ci-dessus.
Vous pouvez donner à votre cheval des friandises qu’on trouve dans le commerce pour le récompenser du travail accompli, mais aussi lui donner un fruit (pomme, poire) ce qui est plus naturel. Les carottes sont une récompense bonne pour leur santé en plus d’être très appréciées.
Il existe en revanche des aliments à prohiber, tels que, contrairement aux idées reçues, le pain (et surtout jamais moisi, cela peut tuer le cheval !) et le sucre. Inutile de préciser que les aliments transformés consommés par les humains ne doivent en aucun cas être proposés à un cheval.
Attention, bon nombre de légumes et fruits sont également toxiques pour eux : choux (fleur, brocolis, vert…), alliacés (ail, oignon, poireaux), agrumes, et bien d’autres. Il y a aussi une myriade de plantes toxiques pour les chevaux, comme exposé plus haut. Dans le doute, abstenez-vous !
Installations équestres
Afin de subvenir aux besoins de votre cheval et d’entreposer votre matériel, vous devez aménager un fenil afin de stocker du foin au sec (le moisi est très dangereux) et une sellerie-graineterie où seront entreposés votre matériel d’équitation et les compléments en granulés, vos outils de réparation des clôtures (fil de fer, piquets de secours, isolateurs…). Et si vous n’en avez pas, vous devrez acquérir une boîte à outils complète.
Bien entendu, vous devez disposer d’un placard à pharmacie, de préférence un placard mural et bien en hauteur car inaccessible aux enfants, avec les traitements prescrits par le vétérinaire, une trousse de secours pour vous et une pour votre cheval en cas d’accident mineur ou majeur (l’équitation est un sport à risques !).
Un espace de pansage (brossage) ainsi qu’un espace de douche sont nécessaires pour préparer votre cheval avant d’aller le monter en balade. L’été, la douche est importante après le travail pour détendre les muscles et rafraîchir les tendons qui ont beaucoup travaillé. On douchera particulièrement les jambes (et non les pattes !) du cheval.
Concernant l’espace de pansage, le cheval, licolé, est attaché par sa longe à un anneau sur un poteau d’attache. Les centres équestres vous apprendront à effectuer des nœuds de sécurité afin de détacher le cheval en urgence s’il panique.
Si vous n’avez pas d’endroit sûr pour stocker votre matériel de monte (selle, filet), vous pouvez le garder dans votre domicile, mais cela prend un peu de place.
Le centre équestre dispose d’une carrière (enclos rectangulaire recouvert de sable) afin de faire travailler les chevaux sans abîmer leurs articulations et d’amortir la chute des cavaliers. Il dispose également souvent d’un rond de longe afin d’échauffer le cheval par exemple. Cela est vraiment cher, d’où l’intérêt de monter en centre équestre. On ne peut l’installer chez soi sans avoir d’importants moyens financiers ni sans faire appel à des professionnels si l’on est novice. Cela nécessite un terrassement et d’avoir recours au sable adéquat.
Matériel équestre
Le matériel d’équitation est onéreux, d’où l’intérêt de monter en club. Bien entendu, on ne commence jamais l’équitation seul.e de son côté ou en suivant des tutos. C’est un sport dangereux et des cours sont nécessaires, ainsi qu’une licence auprès de la FFE afin d’être assuré.e.
Lorsque vous aurez acquis l’expérience nécessaire pour acheter votre propre matériel sans commettre d’erreurs, vous pourrez fréquenter les vide-selleries autour de chez vous pour vous procurer du matériel d’équitation à moindres frais. C’est souvent même moins cher que les annonces en ligne.
Pour tenir en main votre cheval, vous avez bien entendu besoin d’un licol et d’une longe.
Le pansage
En centre équestre, vous apprendrez à vous servir du matériel de pansage.
Figure 1 : le pansage, préalable à la monte, doit être régulier
Le cheval est licolé et attaché par la longe sur l’aire de pansage.
D’abord, vous brosserez le corps du cheval partout et avec vigueur mais doucement sur la tête et en évitant la proximité avec les yeux.
On commencera avec l’étrille, américaine ou non, si le cheval a beaucoup de boue sur lui. Puis le bouchon, et la brosse douce.
Ensuite, la brosse à crins ou l’étrille classique permettent de démêler la crinière, le toupet et la queue du cheval mèche par mèche en commençant par le bas et en tenant avec la main.
Le cure-pieds sert à enlever la terre sous le sabot. Attention, le cheval a une fourchette. C’est une partie tendre et innervée sous le pied du cheval qu’il ne faut pas abîmer avec le cure-pied.
Grâce à quelques leçons en centre équestre et un livre théorique de la FFE, cela vous semblera facile très vite.
Figure 2 : il ne faut pas toucher la fourchette avec le cure-pieds
Le matériel de monte
Pour monter à cheval, vous aurez besoin de lui mettre un filet muni d’un mors, ainsi qu’une selle, un tapis et un protège-dos si votre cheval est fin ou a le garrot qui dépasse.
Si vous faites de l’obstacle, vous devrez acheter des protections d’obstacle. Le centre équestre dispose d’obstacles (chandeliers, barres) afin de former des parcours d’apprentissage.
Vous ne pouvez pas acquérir du matériel pour former des parcours seul.e de votre côté, cela serait bien trop dangereux. Seule une bonne connaissance des allures du cheval (pas, trop, galop), selon sa race et sa taille, permet de gérer la hauteur des obstacles, la trajectoire et la distance entre eux.
Les soins
Vous devez panser votre cheval avec le matériel évoqué ci-dessus de manière hebdomadaire afin d’éviter d’être en difficulté quand vous souhaiterez le monter, et ce, en utilisant le matériel présenté ci-dessus.
Dans votre sellerie-graineterie doit se trouver le placard à pharmacie, scindé en deux parties : cheval et humain. Vous devez disposer de désinfectant et de pansements-bandages pour vous et votre cheval, d’un ciseau propre dans une pochette pour couper les pansements, de désinfectant moussant pour laver les plaies éventuelles, de pinces à tiques pour vous et les chevaux. Munissez-vous d’un thermomètre adapté à ces bêtes (un cheval a entre 37,5 et 38 de température normale), etc.
Des trousses à pharmacies toutes prêtes existent pour vous et votre cheval, mais vous pouvez composer la vôtre vous-même. N’hésitez pas à prendre conseil auprès de l’équipe des centres équestres si vous avez un doute sur le choix du matériel de soins.
Le maréchal ferrant doit venir trois fois par an pour parer vos chevaux (parer, c’est-à-dire tailler le sabot afin d’éviter qu’il casse et s’abîme, ce qui peut rendre le cheval impossible à monter ou à faire travailler).
Dans la nature, les chevaux parcourent de nombreux territoires aux sols variés qui entretiennent leurs pieds, ce qui n’est pas le cas en captivité. Si vos chevaux porteront de lourdes charges ou circuleront beaucoup sur les chemins de pierre ou les routes, il peut être préférable de les faire ferrer par votre maréchal.
Les vaccins contre la grippe et le tétanos sont à faire tous les ans et cela est absolument indispensable.
Vous devez vermifuger vos équidés 3 fois par an, dont une fois avec un vermifuge « duo » qui, donné à l’automne, permettra de lutter contre le ténia ou les vers plats, difficiles à détecter lors des coprocultures (analyses des selles).
Il vous faudra prendre rendez-vous avec le dentiste au moins tous les deux ans pour vérifier les dents de votre cheval. Si vous remarquez que malgré une alimentation suffisante, il maigrit alors que vous avez déjà eu recours à un vermifuge complet (qui traite les vers les plus résistants et les moins courants), cela peut venir de problèmes de dents, d’autant plus s’il mange lentement.
Si votre cheval a le nez ou les yeux qui coulent, tousse à répétition, boîte ou a une grosseur qui se forme et que cela ne disparaît pas au bout de deux à trois jours, contactez immédiatement le vétérinaire. Si votre cheval perd de l’appétit ou étire ses jambes sous lui en se regardant le ventre, reste couché, contactez sans attendre le vétérinaire. Pour tout autre symptôme inquiétant, contactez votre vétérinaire.
Il est bon de faire appel à un ostéopathe de manière occasionnelle sur un cheval monté régulièrement, même s’il ne présente aucun symptôme. S’il a une démarche ou position anormale, prenez rapidement rendez-vous.
Quels que soient les soins que vous devez apporter à votre équidé, rapprochez-vous d’une structure équestre pour obtenir différents conseils sur les professionnels les plus compétents dans votre région.
Pensez que des assurances santé existent pour votre cheval, ce qui est d’autant plus important lorsque l’on a peu d’expérience dans le domaine de l’équitation. Ne pas en avoir, c’est prendre le risque d’être contraint.e de payer une fortune en cas de problème de santé nécessitant des soins importants. Demandez par exemple conseil aux cavaliers propriétaires de votre centre équestre.
Choisir son cheval
Selon ce que vous voulez pratiquer avec vos chevaux, différentes options s’offrent à vous.
Si vous souhaitez un cheval de loisirs sans prétention (poney-club, promenade), vous pouvez envisager les options les moins onéreuses à l’achat et chercher dans les petites annonces ou auprès des centres équestres. Vous pouvez envisager un cheval de sport qui part en retraite (certains partent tôt) ou un trotteur réformé des courses poulain qui a été retravaillé par une structure sérieuse, sans quoi vous aurez affaire à un cheval qui vous embarquera et que vous ne pourrez maîtriser, ce qui est très dangereux pour vous.
Si vous souhaitez un cheval de concours, vous pouvez choisir, selon votre gabarit, un cheval ou un poney, ce qui déterminera la catégorie de compétition dans laquelle vous concourrez.
Exemples de races de grands poneys pour concours : Connemara, New Forest, Poney français de selle, Welsh ou Camargue (cela peut varier selon la taille).
Demandez toujours conseil à plusieurs cavaliers expérimentés et à des professionnels avant d’acquérir un cheval, faites-le vérifier par un vétérinaire et demandez à ce que vous-même puis qu’un ou une collègue de confiance l’essaie. Il est impératif que le vétérinaire vérifie si votre bête a de l’arthrose et que le cheval soit posé et bien dans sa tête.
S’occuper d’un poulain
Le poulain nouveau né ou un peu plus âgé est quelque chose de spécifique et c’est assez délicat.
Dans un souci d’éthique et par réserve, nous vous conseillons d’aller ici et de vous renseigner auprès d’un vétérinaire spécialisé.
S’occuper d’un cheval à la retraite
Si monter à cheval bénévolement est compliqué, bon nombre de propriétaires cherchent à placer leur cheval retraité, gratuitement ou à prix très réduit. Parfois, ce cheval peut encore être monté en promenade, sans lui demander des efforts inadaptés à son âge.
Vous trouverez sur internet de nombreuses annonces de chevaux à placer du type « donne pour retraite », « donne contre bon soins » ou en cherchant des équidés à la vente à partir de 0 €. Vous pouvez également poster une annonce et vous adresser aux centres équestres des environs.
La question sera de savoir pourquoi vous cherchez à vous occuper d’un cheval qu’on ne peut pas monter ou très peu. Si c’est par amour des chevaux, sachez avant de vous engager qu’un cheval coûte parfois plus cher en fin de vie car il assimile moins la nourriture et doit recevoir des aliments adaptés et des compléments, et les frais vétérinaires peuvent augmenter avec l’avènement de soucis de santé liés à l’âge.
Il y a toutefois des chevaux qui vieillissent bien, et s’ils font peu d’efforts, ils auront besoin de moins manger. La pâture pourra peut-être leur suffire selon les saisons, si vous disposez d’un pré d’au moins 1 hectare par cheval, sachant que les chevaux ont besoin d’au moins un congénère de leur espèce pour vivre. Un pré à entretenir peut en effet être une raison qui vous pousse à prendre un cheval à la retraite. Mais soyez prêt.e à vous en occuper, et à réparer les clôtures (sans barbelés) lorsque cela est nécessaire.
Conclusion
Ne mettez pas la charrue avant les chevaux. Avant d’acquérir un équidé, commencez par vous familiariser avec le milieu équestre en vous rapprochant d’un centre dédié. Prenez le temps de vous occuper de chevaux de clubs, puis éventuellement de propriétaires, avant d’envisager d’acquérir le vôtre. Souvenez-vous que vous occuper d’un cheval est coûteux en temps, en énergie (on s’en occupe même en hiver), en espace et en argent.
Plus qu’un sport et une activité de loisirs, cela doit être une passion, un objectif de développement personnel. Pensez à prévoir une solution adaptée à votre situation dans tous ces aspects, en choisissant une des solutions évoquées plus haut. Le site internet de l’IFCE sera un bon complément pour apporter à cette base théorique des approfondissements sur des sujets spécifiques. N’hésitez pas à le consulter.
Désormais, lancez-vous et rapprochez-vous des structures équestres ou des cavaliers que vous connaissez autour de vous, et surtout, vivez de belles expériences !
NDLR : pour les curieux et curieuses, visitez nos articles pour savoir comment apprivoiser un lézard et un hérisson. Quant à l’univers du poney, c’est ici.
Ce contenu pédagogique a été rédigé par la naturaliste Chloé ROMIEUX ZERDOUN, ancienne compétitrice hippique.
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